La capitale haïtienne est le théâtre d’un événement sans précédent depuis la constitution du corps de police en Haïti, il y a environ 25 ans. Plusieurs policiers, armes au poing, ont gagné les rues en fin de soirée du mercredi pour exiger l’annulation pure et simple du carnaval 2020 et l’intégration à nouveau, sans condition, des policiers renvoyés de leurs rangs par le DG ai Normil Rameau et le ministre de facto de la Justice Jean Roudy Aly.
C’est aux abords et ou à l’intérieur du Stade sportif Sylvio Cator que le mouvement allait prendre une autre tournure. Des camions devant être transformés en chars allégoriques, pour la plupart achevés ou en attente de finition, ont été consumés au moment où des tirs nourris d’armes automatiques ont retenti dans la zone, non loin du siège de la présidence haïtienne.
Les policiers, tout au long de leur parcours, étaient accompagnés par une foule de personnes profitant pour faire valoir leurs cahiers de revendications. «Le carnaval de 2020, c’est pas pour nous, nous ne le voulons pas» ont crié haut et fort les manifestants voulant défier le premier-ministre de facto Jean-Michel Lapin très entêté et prêt à débloquer «entre 80 et 100 millions de gourdes» pour l’organisation d’un carnaval au milieu d’une insécurité grandissante et d’une crise socio-politique qui n’a trop duré.
Le président Jovenel Moise, contraint à abandonner son déplacement pour la 31è Inter-sessions de la Caricom à la Barbade, est vivement dénoncé pour un coup grave porté à la démocratie en prenant un «arrêté» visant à modifier une loi. Le président, dont le nom est cité plusieurs fois dans le rapport de dilapidation des fonds de Petro Caribe, est accusé de vilipender les institutions régaliennes, y compris le système judiciaire et du même coup mettre en coupes réglées les maigres richesses du pays par une pratique de corruption faite à visière levée.
Le Carnaval 2020 aura-t-il lieu ou non à Port-au-Prince? A quoi faudrait-il s’attendre dans les prochaines 24 heures? (…)
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