Le Collectif Défenseurs Plus et le regroupement Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè yo dénoncent l’ordonnance du juge Brédy Fabien, prise en faveur de Jovenel Moise, éclaboussé et inculpé (avant sa prestation de serment comme président le 7 février 2017) dans un dossier de blanchiment d’argent, dans des interviews accordées à l’agence en ligne AlterPresse.
Au terme d’une instruction de plus de 2 ans (2017 – 2019), autour de cette affaire, Brédy Fabien dit ne retenir aucune charge contre Jovenel Moïse.
Cette information a été communiquée, le jeudi 18 avril 2019, au quotidien « Le Nouvelliste », par le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Me Paul Eronce Villard.
Après son investiture à la présidence politique en Haïti, le 7 février 2017, Jovenel Moïse a décidé de révoquer, malgré un mandat de 3 ans, le juge d’instruction Sonel Jean-François, sous l’administration duquel, à la tête de l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref), un rapport a été émis sur des soupçons de transactions financières douteuses, réalisées par Jovenel Moïse entre le 5 mars 2007 et le 31 mai 2013, à partir de 14 comptes bancaires.
Le co-directeur de Défenseurs Plus, Antonal Mortimé, dit n’être pas surpris de cette conclusion du juge d’instruction Brédy Fabien.
Aucune enquête approfondie n’a été effectuée par le juge d’instruction Fabien, sur le dossier, estime Mortimé, affirmant qu’il reviendrait alors au parlement de mettre Jovenel Moïse à disposition de la justice, à travers des procédures légales et constitutionnelles.
Le hic, selon le Collectif Défenseurs Plus, est que le président de la république détient la majorité au niveau de la chambre des députés.
Le regroupement Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè yo et Me. Michel André de la coalition « Secteur démocratique et populaire », une des fractions de l’opposition, ont exprimé également leur consternation face à une telle conclusion de Brédy Fabien.
Le juge Brédy Fabien avait aussi rendu, en janvier 2017, une ordonnance de « non-lieu » en faveur du chef de gang, Romelien Saint-Jean alias Tèt kale, accusé d’assassinat et de malversation, entre autres, rappelle Guy Numa, membre du Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè yo .
Jovenel Moïse, candidat à l’époque du Parti haïtien tèt kale (Phtk), de l’ancien président Joseph Michel Martelly, a été soupçonné d’implication dans des activités de blanchiments des avoirs, d’après un rapport de l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref), en date du 23 août 2016.
Ce rapport faisait état de transactions financières, suspectes ou douteuses, de Jovenel Moïse, du 5 mars 2007 au 31 mai 2013, en Haïti.
- Source: AlterPresse