L’organisme de droits humains Fondasyon Je Klere (Fjkl) appelle le pouvoir en place à tout entreprendre, en vue d’identifier, de rechercher, d’arrêter et de soumettre à la justice répressive les responsables de « ce nouveau massacre », perpétré, dans la soirée du mercredi 24 avril 2019, à Carrefour Feuilles (périphérie sud-est de la capitale).
Huit (8) personnes ont été tuées et une douzaine ont été blessées, suivant les données rassemblées par la Fjkl, transmises à l’agence en ligne AlterPresse, dans un communiqué en date du 25 avril 2019.
Quatre (4) personnes ont été tuées sur place et quatre (4) autres, dont une femme enceinte, ont rendu l’âme à l’hôpital, des suites de leurs blessures, précise l’organisme de droits humains Fondasyon Je Klere, s’insurgeant contre la banalisation du droit à la vie en Haïti.
Dans la nuit du 24 avril 2019, la bande armée du nommé Sony Jean, alias Ti Je, a débarqué à l’impasse Eddy, à Carrefour Feuilles, et a ouvert le feu, avec des armes de guerre, contre des individus sans défense, relate la Fjkl, tout en présentant ses sympathies aux victimes de cette nouvelle tuerie à Carrefour Feuilles.
L’irresponsabilité du pouvoir en place
La Fondasyon Je Klere critique l’irresponsabilité de l’Etat, qui « ne fait quasiment rien pour prévenir de tels actes, ni n’exerce aucune forme de poursuite sérieuse contre les auteurs et complices de ces actes crapuleux, honteux » (…)
« Le pays est livré à des bandits armés ,qui pillent, volent, violent et tuent, à visages découverts, dans les quartiers à forte concentration de population et dans des rues et routes très fréquentées ».
Les gangs armés, qui terrorisent la population, sans être inquiétés, continuent de bénéficier de l’impunité officielle, blâme-t-elle.
La Fjkl déplore également le fait que la justice ne fasse preuve d’aucune sévérité vis-à-vis des délinquants de tout acabit.
Dans ce contexte, marqué par une flambée d’actes de violence, la complicité entre des élus et des hauts fonctionnaires de l’Etat et les bandits armés devient de plus en plus évidente, signale la Fjkl.
« Les ports et les frontières ne sont pas contrôlés : des armes et des munitions continuent à être livrées aux bandits, en toute impunité », fustige-t-elle, appelant l’Etat à garantir la sécurité de toutes les citoyennes et de tous les citoyens se trouvant sur le territoire national.
Pour sa part, le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) désapprouve le comportement de la justice, qui, sur l’intervention d’autorités gouvernementales, procède à la libération de bandits notoires. Ce qui anéantit les efforts de la police nationale pour les neutraliser, regrette-t-il.
Le sénateur Garcia Delva communiquerait fréquemment par téléphone avec Arnel Joseph, un chef de gang recherché par la police, mais retranché, depuis mars 2019, à Marchand Dessalines (département de l’Artibonite), a révélé,le mardi 23 avril 2019, le président de la commission justice et sécurité au sénat, Jean Renel Sénatus.
Sans ambages, à la suite d’une audition, le mercredi 24 avril 2019, devant la commission justice et sécurité au sénat, Garcia Delva a confirmé, devant la presse, ses relations avec Arnel Joseph, qui est un évadé de prison, activement recherché par la Police nationale d’Haiti (Pnh).
Source AlterPresse