Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Port-au-Prince pour réclamer la démission du président de la République. Une entreprise que dirigeait Jovenel Moïse avant sa prise de fonction est, selon la Cour des comptes, au cœur d’un stratagème de détournements de fonds. C’est au final toute la gestion frauduleuse des quatre dernières administrations qui a été épinglée par les juges. Le scandale Petrocaribe, du nom du programme d’aide vénézuélienne, représente près d’un milliard et demi d’euros mal dépensés ou sinon détournés. Dans la capitale, la marche s’est achevée avec des heurts entre policiers et manifestants. Au moins un jeune homme a été tué par balle en marge de ces incidents violents.
Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Au point de départ de la manifestation, au cœur de la foule, Jerry Michel appelle à un changement total du système politique : « On marche pour le départ du président et on veut une transition avec des gens honnêtes, compétents, qui vont diriger le pays pour le peuple, et par le peuple, combattre l’injustice sociale, l’insécurité, la cherté de la vie, etc. »
Le cortège a rassemblé des personnes de divers milieux : des membres d’organisations de la société civile, des étudiants et des membres de partis politiques. Une revendication était partagée par tous et Peterson Oxys l’a résumé en quelques mots sur sa pancarte. « Le programme que j’ai écrit aujourd’hui sur ma pancarte c’est : l’argent et la taule, clame-t-il. Parce que Jovenel va nous remettre l’argent et ensuite, il va entrer directement au pénitencier national. »
Le défilé s’était déroulé dans le calme, sans incident notable, jusqu’à son arrivée aux abords de la place du champ de Mars. Là, des affrontements violents ont opposé des petits groupes de jeunes manifestants aux forces de l’ordre. Deux bâtiments ont été incendiés, à proximité du siège départemental de la police, alors que plusieurs rafales de tirs à balles réelles ont résonné dans le centre-ville.
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