Elles ont compris l’importance de s’engager dans le combat pour une nouvelle et meilleure société pour toutes et tous. Ici en Haïti ou ailleurs, à travers leurs actions, de nombreuses Haïtiennes se sont démarquées et ont marqué leur passage durant cette année. La rédaction de Loop Haïti, sous la plume de ses rédacteurs, honore à sa manière 10 d’entre elles.
Gabriela Clesca Vallejo
Elue Miss Haïti 2019 18 juillet, Gabriela Clesca Vallejo est celle qui a défrayé la chronique pendant un certain temps durant l’année 2019. Adulée par certains voyant en elle la parfaite représentante d’Haïti au concours Miss Univers, la jeune fille de 26 ans a d’autre part été vilipendée par d’autres en raison des controverses autour de sa nationalité. Par ailleurs, c’est avec force, courage et fierté qu’elle a fait flotter le bicolore haïtien à Atlanta le 8 décembre pour la finale de la 68e édition du concours. La jeune femme promet de ne pas laisser son rêve s’éloigner d’elle.
Rosemilia Petit-Frère
On se le rappelle bien : son discours prononcé 18 mai à l’Arcahaie, à l’occasion de la fête du drapeau, a soulevé un raz-de marrée de commentaires élogieux sur la toile. On retient de son allocution le courage et la grandeur d’âme d’une mairesse qui a le sens de l’honneur et des responsabilités. Rosemilia Petit-Frère, pimpante dans son costume blanc, a été jusque-là inconnue du grand public jusqu’à ce qu’au moment où elle a décidé, du haut de son lutrin, de fouetter le sang du président de la République, piquer au vif de grands commis de l’État, responsables de la bonne marche du pays. Rosemilia Petit-Frère, mairesse d’une commune d’où est né le bicolore haïtien, combat aussi pour la participation effective des femmes dans les sphères politiques et les espaces de prise de décision.
Gessica Généus
Une femme qui ne cesse de faire parler d’elle dans le monde du cinéma. S’étant déjà fait remarquer dans des films haïtiens à succès comme « Barikad », « Le président a-t-il le sida ? », « Cousines », « We love you Anne » pour ne citer que ceux-là. La jeune femme qui réside actuellement au Canada a récemment décidé de se mettre aussi derrière la caméra en produisant son propre film-documentaire, Douvan jou ka leve. Ce dernier, en seulement trois ans, a déjà raflé huit prix dont un cette année au Festival international du film documentaire Amazonie Caraïbes à Saint-Laurent du Maroni en Guyane.
Par ailleurs, on se souviendra aussi du scandale éclaté cette année entre la jeune réalisatrice et le responsable de la compagnie Sogener, Dimiti Vorbe. Sur Twitter, l’actrice avait rabattu le caquet à l’homme d’affaires ne s’attendait pas à ce qu’une femme qu’elle a déjà dans sa carrière, lui fasse pas face, prétextant l’avoir aidée.
Michèle Oriol
Figure de proue de l’intelligentsia haïtienne, sociologue de renom, formée à l’Université de Paris Jussieu, « mue par un sens élevé de l’intérêt général, porteuse d’une vision humaniste de la société ». L’ambassade de France en Haïti n’a pas tari d’éloges, en avril dernier, quand elle décorait cette intellectuelle. Cette dernière a, en effet, reçu les insignes de Chevalier de l’Ordre national de la Légion d’Honneur, la plus haute distinction française et l’une des plus connues au monde. Secrétaire exécutif du Comité interministériel d’aménagement du territoire (CIAT), Michèle Oriel a travaillé, du haut de ses vingt ans de carrière, sur la réforme foncière, la décentralisation et l’aménagement des territoires, la lutte contre la bidonvilisation et ses conséquences sur la société et l’environnement.
Emmanuella Douyon
Membre active du mouvement PetroCaribeChallenger, Emmanuela Douyon n’a jamais laissé passer une occasion de faire entendre sa voix et de se battre pour cette cause si noble. Jeune économiste et militante, elle prend part activement à toutes les manifestations organisées pour demander à ce que lumière soit faite sur la dilapidation des fonds Petrocaribe, dénoncer la corruption et les inégalités. La jeune femme s’est aussi fait remarquer durant la période crise notamment en rencontrant en juillet la communauté haïtienne de Boston et lors de son passage le 10 décembre dernier au Congrès américain.
Marie Yolène Gilles
Ancien membre du Réseau national de défense des droits de l’homme (RNDDH) pendant 13 ans, la militante des droits humains Marie Yolène Gilles, qui a du séparer de cette famille en 2016, est actuellement dirigeante d’une autre structure: la Fondasyon Je Klere (FJKL), une organisation de vigie citoyenne à but non lucratif, engagée pour la transformation d’Haïti en un Etat respectueux des droits humains et des règles de la bonne gouvernance. Pour 2019, la Fondation dirigée par Marie Yolène Gilles aura été au coeur des débats sur les droits humains et contre la corruption. Elle a produit de plusieurs rapports dont l’un sur un scandale de corruption impliquant le sénateur “Onondieu Louis”.
Lunie Joseph
Journaliste à radio Télé Zénith où elle anime l’émission Train Matinal, Lunie Joseph est l’une des journalistes qui ont marqué l’année 2019 par sa fougue, ses couvertures de l’actualité, sa volonté inébranlable d’informer la population et d’édifier son auditoire. Native de la ville de Saint-Marc, ancienne étudiante du Centre de Formation en Communication et en Administration (ISNAC), Lunie Joseph étudie les Relations internationales au Centre d’études Diplomatiques et Internationales (CEDI) et avoue avoir embrassé le métier de journalisme avec amour et passion. Elle promeut une presse de qualité, honnête et utile.
Fabienne Colas
Une femme qui représente dignement Haïti au Canada. Fabienne Colas, qui a abandonné son costume d’actrice pur enfiler celui d’entrepreneure, s’y est bien prise et s’en sort très bien. La jeune dame compte à ce jour à son actif plusieurs festivals et a récemment été la récipiendaire d’une bourse d’étude de 50,000 dollars pour le programme Executive MBA McGill-HEC Montréal (2019-2021). L’Haïtienne a aussi reçu plusieurs distinctions au cours de l’année et a été reconnue comme l’une des femmes les plus influentes au Canada.
Michèle Lemoine
Ancienne directrice du festival des arts de la scène Quatre Chemins, Michèle Lemoine a été, cette année, désignée invitée d’honneur de la 16e édition. Un choix unanimement salué de par le parcours de cette dernière, mais aussi par le combat qu’elle a mené pour qu’une autre génération d’acteurs et comédiens puissent émerger et prendre les devants de la scène. Elle n’est pas que comédienne, elle traîne aussi derrière elle une petite œuvre cinématographique qui a su épingler la vie des femmes-oiseaux (communément appelées Madan Sara) dans le long-métrage documentaire « Haïti, chronique des femmes oiseaux ». Elle coordonne depuis 2007 le programme Arts et culture de la Fondation Connaissance et Liberté – FOKAL, où elle programme et organise différentes manifestations culturelles (conférences, rencontres, concerts, spectacles, films, expositions, festival. Fokal est considérée, ces dernières années, comme le mécène le plus important dans les milieux des arts, de la recherche, de l’engagement auprès la liberté d’expression en Haïti. Et Lemoine participe certainement dans les prises de décision.
Yanick Lahens
Figure de proue dans la littérature haïtienne, Yanick Lahens est l’une des références en matière d’écriture en Haïti. D’Haïti en France, l’écrivaine n’a de cesse de faire valoir ses écrits et ses capacités intellectuelles. Accueillie cette année au sein du prestigieux Collège de France, le Prix Femina 2014 a inauguré le 21 mars 2019 la chaire Mondes Francophones par le colloque « Urgence(s) d’écrire, rêve(s) d’habiter ». Une fierté pour Haïti dont ses fils et filles continuent chaque jour à faire flotter le bicolore.
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